A quoi ça sert, un sous-marin à pédales ?

L'invention du sous-marin à pédales n’est ni française, ni récente. Le Scubster en revanche, et malgré son nom, regroupe ces deux caractéristiques. C’est la dernière trouvaille du niçois Stéphane Rousson qui s’est tellement passionné pour ce véhicule étrange qu’il y consacre tout son temps. e Scubster n’est pas, à priori, une invention qui va changer la vie quotidienne d’un grand nombre d’habitants de la planète. Quoique… Avant de répondre à la question du titre, il faut s’en poser une autre : « Est-ce que faire rêver beaucoup de gens n’est pas un bienfait énorme à la société en soi ? ». Et pour certains ça peut rapporter gros ! Stéphane Rousson n’était pas très bon à l’école. « J’ai redoublé ma troisième, triplé ma terminale… j’ai vraiment une formation de merde, mais j’ai fini par avoir mon bac en candidat libre ». Mais Stéphane était très bon en sport et il a réussi à gagner un peu d’argent en travaillant dans le ski et le snowboard de compétition. Il a obtenu son brevet de pilote au Canada et petit à petit un projet prend forme dans sa tête : traverser la Manche en dirigeable à pédales. Comme pour le sous-marin à pédales, l’idée n’était pas neuve, mais Stéphane, qui a commencé à inventer des engins volants dès son plus jeune âge, a non seulement réussi à le construire, mais il l’a fait voler pendant plus de huit heures uniquement à la puissance de ses jambes. Le rapport entre un dirigeable et un sous-marin est facile à comprendre pour un plongeur qui a déjà étudié la poussée d’Archimède, l’importance des gaz et la volonté de l’homme à se déplacer dans un milieu qui n’est pas le sien. De plus, Stéphane, étant né au bord de la mer, a toujours rêvé de faire du sous-marin. Quant à la propulsion de ses engins, il est resté fidèle au pédalage. Il existe deux classes de sous-marins, les humides et les secs. Un sous-marin sec avec un habitacle qui peut maintenir un ATM de pression (atmosphère normale) à l’intérieur coûte excessivement cher à fabriquer. Avant d’investir dans sa construction on fait une version humide pour tester le concept et valider son fonctionnement. C’est à partir de cette théorie qu’une fondation américaine pour la recherche sous-marine (Foundation for Underwater Research and Education) a eu l’idée de faire plancher de jeunes ingénieurs en créant une course de sous-marins humides. Une partie de la réponse se trouve donc ici, Stéphane compte concourir dans la prochaine édition de cette course à Bethesda (Maryland-USA) du 27 juin au 1er juillet 2011. « Ce serait trop dangereux de faire pédaler les plongeurs, explique Stéphane Rousson, parce qu'ils risqueraient un essoufflement, donc je l’équiperai de propulseurs électriques Suex pour une version commerciale. Le pédalage est pour l'instant réservé à la course, on avance déjà plus vite qu’un plongeur qui palme comme un fou. » Et avec les pédales ? Stéphane imagine la possibilité de véhiculer des plongeurs handicapés, de parcourir de grandes distances (Grande Barrière de Corail, par exemple), d'effectuer de longues plongées en emportant plusieurs blocs ou de rejoindre un site archéologique en transportant du matériel. « On a une autre vision de la mer à partir du Scubster, continue Stéphane, la beauté générale d’un site apparaît, on voit en haut et sur les côtés et ce n’est plus du tout la même plongée ». En voyant le Scubster pour la première fois, seule une personne sur dix pose des questions techniques à Stéphane. Et la remarque qu’il entend la plus souvent ? « Je n’ai pas le courage de faire ça moi-même. Mais qu’est-ce que ça me fait rêver ! »

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