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08/07/2007   par Plongeur.com

Pose de balises sur des baleines à bosse: quel est leur parcours migratoire ?

Baleine à bosseLes baleines à bosse sont de retour dans les eaux calédoniennes où elles séjournent en période de reproduction. On connait mal ces mammifères majestueux et la plupart des données connues relèvent d'observations périodiques annuelles faites par des observateurs passionnés et des scientifiques. On ignore particulièrement où elles se nourrissent et comment elles se déplacent. C'est dans cet objectif que l'équipe de Claire Garrigue de l'Association Opération Cétacés projette cette année de poser des balises Argos sur des baleines à bosse.

Un peu plus sur les baleines à bosse:

La baleine à bosse Megaptera novaeanglia est un mammifère cétacé mesurant environ 14m pesant entre 30 et 40 tonnes à taille adulte. A la naissance, le baleineau atteint déjà 3m pour un poids compris entre 1 et 2 tonnes ! Elle doit son nom à l'apparence d'une bosse visible en surface avant de plonger. Elles est reconnaissable à sa nageoire pectorale longue d'un tiers de la longueur de l'animal, ses tubérosités sur sa tête, sa face ventrale blanche et son dos noir. Sa nageoire caudale sert de carte d'identité avec ses cicatrices et ses tâches. Les femelles mettent bas environ tous les trois ans, la gestation dure onze mois, les adultes peuvent vivre jusqu'à 45 ans. Ces femelles restent avec leurs petits qu'elles allaitent environ un an. Cette période les rend particulièrement vulnérables car sujettes au stress dû à la protection de leur petit et aux dangers collatéraux tels les chasseurs, les orques prédateurs et les nombreux observateurs plaisanciers qui peuvent les rendre agressives. A noter qu'elles utilisent leurs balanes sur les nageoires pour se défendre des agresseurs. Il est impossible d'approcher le baleineau sous la protection très rapprochée de sa mère. Outre sa taille, on distingue le petit par sa couleur grise et sa nageoire caudale encore pliée. La baleine à bosse se reproduit en eau chaude, souvent avec le même mâle et au même lieu à chaque période de reproduction. En dehors de cette période, les baleines sont plutôt solitaires. On ignore la raison exacte des chants des mâles bien qu'ils soient observés lors de la période de reproduction, période pendant laquelle la baleine à bosse ne s'alimente pas. Celle qu'on observe en Nouvelle-Calédonie se nourrit principalement de krills le reste de l'année et vit sur ses réserves de graisse ensuite. La zone de reproduction se situe dans le lagon sud du territoire, les autres étant des espaces de refuge ou de transit. On n'a observé qu'une petite population d'environ 500 individus dans les eaux calédoniennes depuis dix ans. Notons qu'il n'a jamais été observé d'accouplement ou de mise bas chez la baleine à bosse, contrairement à d'autres cétacés.

Observation de l'espèce :

En Nouvelle-Calédonie, les touristes et curieux peuvent les observer à bord d'une embarcation, cette forme de tourisme étant appelée le whale watching. Une charte de bonne conduite est en cours de réalisation car aucune règlementation n'existe actuellement. Des pôles scientifiques les observent chaque année dont l'Association Opération Cétacés dirigée par Claire Garrigue, chercheuse à l'IRD de Nouméa, océanologue et biologiste spécialiste des cétacés qui les observe depuis une dizaine d'années en Nouvelle-Calédonie. Ses meilleurs supports sont les témoignages et photos prises par des témoins ainsi que les observations, films et clichés de son équipe. Les individus sont ainsi repérés par leur nageoire caudale et on retrouve régulièrement les mêmes individus les années suivantes. Des échanges d'informations entre équipes internationales permettent d'unir et d'affiner les connaissances sur ces mammifères.

Les balises Argos :balise Argos

Le grand projet 2007 de l'Association est de placer des balises Argos sur le dos d'une quinzaine d'individus afin de mieux connaitre leurs déplacements et leur lieu d'alimentation. Argos est un système de localistaion et de collecte satellitaire, utilisé depuis 1978 né d'une collaboration entre la France ( le CNES ) et les USA ( NASA et NOAA). Ce système a déjà suivi des manchots, des tortues et des oiseaux. Ce dispositif est resté en place jusqu'à 260 jours, durée que l'on espère égale ou supérieure pour les baleines. Chaque balise coûte environ 4000 euros. Cette opération est possible grâce à la collaboration de Total, Total Pacifique, la National Oceanic And Atmospheric Administration (NOAA) et Greenpeace International. Cette mission est confiée à un équipe habituée à cette technologie, l'Association brésilienne Projeto Baleias. La technique consiste à approcher la baleine et à placer cette balise sur le dos, dans la graisse de l'animal à l'aide d'une perche longue de 5m. L'acte est délicat et furtif, seul l'émetteur reste visible pour la liaison satellitaire basée à Toulouse. Les scientifiques espèrent en savoir un peu plus, particulièrement sur leur trajet vers l'Antartique. Le suivi des baleines pourra se faire courant août sur le site d'Opération Cétacés.

http://operationcetaces.lagoon.nc/index.htm


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